Projet Namurois de Logements Individuels pour les Jeunes

Innovant & local

À partir de cet été 2024 !

De quoi s’agit-il ?

Pas moins de 9 studios individuels et indépendants les uns des autres seront loués sur trois étages au-dessus de l’ASBL à des jeunes âgés de 16 à 22 ans rencontrant – prioritairement – des difficultés d’ordre sociales et familiales. Les jeunes accompagné·e·s occuperont les logements octroyés sous contrat(s) de bail d’une durée de 6 mois, prolongeable deux fois.

« La solitude ça fait peur […] Une part de collectif c’est important »

Notre choix d’articuler l’individuel (studio, suivi) et le collectif (ateliers, activités, pair-aidance, un espace commun) a été réfléchi en regard des besoins exprimés par les jeunes dans nos différents projets.

Un studio individuel permet d’avoir « son espace à soi », un espace d’intimité sans l’ensemble des contraintes liées aux colocations, aux espaces communs, à la vie obligatoirement collective; ce que souhaite les jeunes qui, bien souvent, sont passés par diverses institutions. La colocation peut représenter un réel frein en regard des rythmes de vie et des différents projets des jeunes (scolarité, apprentissage en alternance, formation, job, cours du soir, …).

En même temps, le partage et la solidarité semblent essentiels et indissociables des sorties de galère. Ils permettent de se reconnaitre dans l’autre, de se tirer vers le haut. L’aspect collectif endigue la solitude, permet la pair-aidance, la création de liens, la rencontre de services extérieurs par le biais d’activités. Pour cette raison, le projet met aussi à disposition un espace commun (cuisine équipée, salon) accessible aux travailleurs et à tous les jeunes fréquentant notre ASBL.

Origines

Dans sa pratique, le Service Droit des Jeunes de Namur se voit confronté à de nombreux suivis relatifs à l’autonomie, de la transition vers l’âge adulte et indubitablement à la problématique de l’accès au logement. 

Les situations sont multiples, complexes et dans le même temps, tellement singulières. Et, chacune nous rappelle que le phénomène de précarité et de pauvreté chez les jeunes est plus que jamais d’actualité.

En 2018-2020, nous avons recueilli la parole précieuse de onze jeunes namurois sur leur vécu de la précarité. Nous avons longuement analysé leurs besoins et les atteintes multiples à leurs droits dont nous avons rendu compte dans une recherche-action d’ampleur « La précarité, vécu des jeunes et recherche d’une réponse adaptée ». Dans les récits récoltés, le lien social occupe une place particulièrement importante. La constitution d’un groupe de jeunes a dès lors émergé.

Début 2022, le projet « Débrouille et vous » est lancé. Une dizaine de jeunes, de 16 à 22 ans, est mobilisée chaque mois pour participer à des activités diverses et variées. Ces jeunes, à travers leurs vécus, ont pu expérimenter une précarité marquée, des parcours dans l’aide à la jeunesse, des difficultés familiales, des passages en rue, la difficulté de trouver un logement et la vie en autonomie. Une place importante est laissée à l’informel et permet aux jeunes d’échanger sur leur vécu et de pouvoir se donner des conseils, des astuces, obtenir du soutien, devenir une grande sœur, un grand frère pour d’autres. En parallèle, à partir de 2021, « Droit@home » émerge via une convention avec des partenaires de choix et se concrétise, en 2024, par la clôture des travaux de construction de neuf logements individuels tremplins.

Une approche juridique !

N’oublions pas le nom donné au projet Droit@Home ! Pour tous les jeunes, la connaissance des droits fait aussi partie intégrante des cartes à tenir en main durant leurs cheminements. Les connaissances législatives sont des armes inestimables. De ce fait, en regard de nos missions spécifiques du SDJ (AMO socio-juridique), le projet veillera à la transmission d’un bagage législatif aux jeunes.

Bien trop souvent le soutien d’un adulte est encore nécessaire pour légitimer et rendre effectif l’application des droits. Nous remarquons de manière récurrente des manquements quant aux connaissances législatives, à savoir :

• Les compétences territoriales des CPAS (mineur, étudiant, majeur) ;
• L’exigence d’obtention par les CPAS d’attestations d’hébergement pour l’introduction du RIS (non-obligatoires et mettant à mal les relations entre le jeune et ses hébergeants) ;
• L’indexation des loyers s’effectuant en regard du PEB ;

Nous constatons aussi le non-respect du droit des jeunes, plus particulièrement concernant les mineurs d’âge :

• L’accès pour un mineur à l’aide sociale équivalente au revenu d’intégration sociale ;
• Le non-respect de l’obligation d’inscrire un mineur à l’adresse à laquelle il a sa résidence principale au départ d’informations objectives, matérielles ou de fait et non sur base de déclarations ou d’accord des parents.
• Le non-respect de l’accès aux services bancaires pour tous. Les banques refusent l’ouverture de compte pour les mineurs d’âge sans accord parental.

Notre rôle dans ce projet spécifique

Concrètement, le SDJ s’engage à :

• Apporter un accompagnement dans les démarches juridiques et sociales et un suivi individuel auprès du jeune en matière de remise en ordre administrative (revenu d’intégration du CPAS, mutuelle, allocation familiale, domiciliation, etc.) ;

• Apporter un soutien au jeune dans son projet de vie en assurant l’articulation de tous les interlocuteurs (signataires ou non de la convention) ;

• Proposer aux jeunes des ateliers collectifs en lien avec la mise en autonomie (comment gérer un budget, comment gérer les énergies, etc.) et proposer des rencontres avec le groupe “Débrouille et vous ?” ;

• Favoriser une occupation en adéquation avec les droits et devoirs du locataire ;

• Rester en toute circonstance aux côtés du jeune, porter et relayer sa parole et l’aider à faire valoir ses droits ; indépendamment de sa (dé)inscription dans le projet d’habitation.

Il convient de préciser que l’accompagnement de chaque jeune est réalisé par un binôme complémentaire SDJ (socio-juridique) – FISSA (socio-éducatif).

Nos partenaires

Le choix de nos partenaires a été mûrement réfléchi afin de garantir aux jeunes leurs droits et d’être en accord avec notre cadre de travail (A.M.O.).

La mise en œuvre de ce projet n’est concrétisable que dans le cadre de partenariats sérieux, locaux et intersectoriels mettant en lumière nos complémentarités d’approches et d’expertises. Ce projet est né, à l’initiative du SDJ, de la collaboration entre des services des secteurs associatifs privé et public de Namur: notre propriétaire Maître Erneux, l’Agence Immobilière Sociale Gestion Logement Namur et le Relais Social Urbain Namurois.

Cette collaboration permet de travailler directement le passage à la majorité et de faciliter le relais vers les services adultes. 

1. Notre partenariat avec l’Agence Immobilière Sociale – Gestion Logement Namur, représentante du propriétaire du bâtiment Maître Pierre-Yves ERNEUX permet d’assurer la gestion locative des studios et d’apporter au propriétaire les garanties énoncées dans le contrat. La mise en place de ce partenariat permet au SDJ et au RSUN de garder leurs places aux côtés des jeunes, de ne pas rentrer dans « un devoir de contrôle » relatifs aux devoirs et obligations du locataire.
2. Le Relais Social Urbain Namurois – FISSA (accompagnement socio-éducatif en logement) et le Capteur logement (interlocuteur privilégié aux côtés du jeune pour toutes démarches relatives au logement)

« S’il peut y arriver, alors moi aussi ! »

Nous travaillons aussi avec les jeunes du groupe « Débrouille et vous ? ». Ils ont participé à sa construction, notamment à la réflexion quant à l’aménagement, la procédure de candidature et la réalisation du flyer.

Ils ont aussi une place dans les ateliers, les activités avec les locataires, ce qui permet d’échanger autour de leurs expériences et se donner mutuellement des conseils.

Pour rappel, le groupe “Débrouille et vous ?” fêtera bientôt ses deux ans. À l’origine, plusieurs des jeunes participants étaient en rue, isolés, usagers de drogues, sans logement ou en “autonomie fragile”. À travers nos rencontres durant ces deux années, les jeunes ont échangé sur leurs réalités et certains ont pu voir chez un autre participant l’exemple concret d’une évolution possible, d’un changement à portée de main. À l’heure actuelle, certains ont maintenant une situation stable, sont en formation, arrivent à mobiliser leurs rêves et leurs envies. Il leur tient à cœur d’apporter leur pierre à l’édifice.

L’approche par les pairs, le besoin de proximité, la recherche d’Humanité, émanent dans les diverses réflexions mobilisées par ces adulescents dans nos projets. Ces projets ne sont pas seulement des outils de prévention mais de véritables créateurs de circonstances, d’espoir. Ils permettent pour ces jeunes d’étoffer leurs paysages, de partager leurs histoires, de s’inscrire dans des relations porteuses, de Participer à part entière. Il s’agit d’agir sur leurs liens sociaux, de relier les individus « dispersés ».

Intéressons-nous à ce que les jeunes pensent d’eux-mêmes, intéressons-nous à leurs plans d’avenir, intéressons-nous à leur potentiel. Ces diktats résument l’importance pour nous de continuer d’établir des projets en regard de leurs paroles, de leurs besoins et de leurs attentes.

En résumé

• 9 Studios individuels situés rue Godefroid à Namur, au-dessus du SDJ ;
• Accessibles aux jeunes entre 16 et 22 ans ;
• Un accompagnement personnalisé ;
• En partenariat avec des services du réseau “adulte” ;
• Incluant des ateliers collectifs.

Comment introduire une candidature ?

Un formulaire “Google-forms” à remplir seul·e ou accompagné·e est accessible via le lien ci-dessous (uniquement en cas de logement disponible).

Il est aussi possible de venir nous rencontrer sur place durant nos permanences.

Une fois complété, il sera envoyé automatiquement sur la boite mail du projet (droitathome@sdj.be). Ce questionnaire sera transmis au Comité d’attribution chargé d’analyser les candidatures. Il est composé des directions des services ayant conventionné (AIS, SDJ, RSUN).

Les demandes de candidatures relatives à des situations pour lesquelles – l’intervention d’un service spécialisé type SAJ, SPJ est préconisée – ne pourront aboutir favorablement. De même, la présence d’une psychopathologie lourde ou l’existence d’handicaps importants – nécessitant une prise en charge quotidienne et spécifique – sont incompatibles avec le projet.

La disposition des logements ne permet pas d’accueillir des personnes à mobilité réduite.